Nom vernaculaire :
Grenouille taureau d’Afrique australe ou Grenouille taureau africaine
Nom scientifique :
Pyxicephalus adspersus Tschudi, 1838
Répartition :
L’aire de répartition de cette espèce est assez vaste et recouvre une grande partie de l’Afrique australe, du sud-ouest du Kenya à travers le centre de la Tanzanie, la Zambie, le Malawi, le Mozambique occidentale, le Zimbabwe, le sud de l’Angola, la Namibie nord-orientale, jusqu’au Botswana et à l’Afrique du Sud, en dehors des zones côtières orientales et occidentales.
Habitat et mœurs :
L’habitat typique de Pyxicephalus adspersus est la savane sèche de l’Afrique australe. En général il vit dans et autour de grandes cuvettes qui se remplissent d'eau après les pluies, et on peut ensuite le trouver dans la brousse environnante lorsque l'humidité persiste dans la région.
La savane sèche de l’Afrique australe est un biotope rude et extrêmement hostile, sujet à des périodes d’aridité qui peuvent être très longues. Dans certaines zones de son aire de répartition, comme le désert du Kalahari, la sécheresse peut durer plus d’un an et les températures atteindre 38°C en été et descendre en dessous du zéro en hiver. Attention toutefois à la notion de micro-climat.
Pendant les périodes défavorables la grenouille taureau africaine reste enterrée dans une chambre d’hibernation/estivation en attendant que les conditions météorologiques évoluent. Elle se protège de la déshydratation en détachant plusieurs couches de cellules épidermiques qui forment ainsi un cocon dure qui réduit fortement, voir empêche, la perte de liquide corporel. L’activité métabolique est ralentie et l’eau stockée dans la vessie est absorbée. Cette phase de dormance peut même durer un an ou plus. Ce n’est qu’avec le début de fortes pluies (65 mm environ) que cette grenouille se libère de son cocon et émerge en surface où elle trouve les mares et les flaques d’eau temporaires, les bassins et les fossés qui lui permettent d’entamer sa saison de reproduction. Elle est alors active le jour.
Cet amphibien montre ainsi une très grande capacité d’adaptation mais il ne tolère pas les changements dû à l’activité humaine et l’urbanisation est une des raisons du déclin de certaines populations.
Quand il est dérangé ou face à un prédateur Pyxicephalus adspersus gonfle son corps et émet un mugissement rappelant celui du taureau (d’où son nom vernaculaire), et va jusqu’à se jeter sur l’intrus en le mordant avec force.
Particularités :
Pyxicephalus adspersus est le plus grand amphibien d’Afrique australe et le deuxième plus grand amphibien du monde (le plus grand étant Conraua goliath, la grenouille Goliath).
• Les mâles notamment peuvent atteindre 24,5 cm de longueur museau-cloaque pour une masse corporelle de 1,4 Kg. Les femelles sont plus petites et dépassent rarement 12,5 cm. La plus grande taille des mâles (contrairement à la majorité des amphibiens où la femelle est plus grande) est peut-être liée aux soins parentaux qu’ils manifestent, en défendant leurs têtards de manière très agressive, même contre des prédateurs beaucoup plus grands qu’eux. Dans l’accomplissement des soins parentaux, les mâles vont jusqu’à creuser des canaux entre deux bassins pour assurer une quantité d’eau suffisante à leur progéniture.
Le corps est imposant et massif, la tête est large, plus large et puissante chez les mâles, et dotée d’une grande bouche. La langue est repliée dans la bouche : quand l’animal veut saisir sa proie il baisse avec force sa mâchoire inférieure en provoquant le déploiement de la langue lancée ainsi sur la proie. Cette dernière est ensuite maintenue fermement par des « odontoides », des projections osseuses semblables à des dents situées au centre de la mâchoire inférieure.
Le corps est disséminé de tubercules et présente des plis ou crêtes cutanés longitudinaux plus ou moins hachés et ayant une pigmentation parfois plus foncée. Les pattes postérieures sont musclés et puissantes, pourvues d’un tubercule métatarsien en forme de bêche sur le talon par lequel l’animal creuse facilement le sol. Les doigts ne sont pas palmés. Les yeux sont grands, protubérants, avec la pupille noire horizontale et l’iris vert olive traversé par un trait noir. Le tympan est visible.
La pigmentation des mâles varie du vert ou vert olive plus ou moins foncé au brun au gris. Parfois, les plis longitudinaux peuvent être blancs ou crème. Le ventre est crème ou jaune clair mais au niveau de la jonction des membres antérieurs il se colore de jaune vif ou orange. Cette pigmentation peut s’étaler sur les flancs chez les mâles reproducteurs. Des marbrures grisâtres sont souvent présentes dans la région gulaire.
Les juvéniles diffèrent des adultes par la coloration de la robe, où diverses nuances de vert se mélangent avec des taches noires et/ou brunes, ainsi que par la présence d’une ligne vert claire qui part du museau et continue le long de la colonne vertébrale jusqu’au cloaque, et de deux lignes latérales toujours vert claire qui partent derrière le museau jusqu’à l’œil et reprennent derrière l’œil en s’allongeant sur les flancs.
• Cette espèce peut vivre plus de 40 ans en captivité, l’âge moyen étant de 15-25 ans.
Maintenance :
• Etant donné qu’il s’agit d’une grenouille sédentaire et terrestre, un terrarium de 60 x 40 x 30 cm est suffisant pour un adulte ; pour un juvénile on peut envisager un terrarium de 40 x 30 x 20 cm.
Le substrat sera constitué de fibre de coco sur une épaisseur telle que l’animal puisse creuser et s’enterrer s’il en sent la nécessité. Il doit être maintenu humide mais pas détrempé. En raison de la puissance de ces grenouilles quand elles creusent, il est conseillé d’utiliser des plantes en pot pour agrémenter l’environnement. Un récipient d’eau assez grand pour que l’animal puisse s’y baigner est nécessaire.
• Les températures journalières varieront entre 25 et 32°C. La nuit elles peuvent chuter de quelques dégrée.
On peut simuler la période d’estivation en laissant sécher le substrat à la surface et en enlevant le récipient d’eau ; dès que la grenouille est enterrée, les températures sont maintenues entre 13 et 20°C. Après 3 mois on « réveille » la grenouille en arrosant le substrat avec une grande quantité d’eau.
Alimentation :
Prédateur à l’affut, la grenouille taureau africaine se nourrit d’à peu près tout ce qui passe à sa portée et qui peut entrer dans sa grande bouche : insectes, reptiles, amphibiens (ils sont aussi cannibales), petits mammifères, petits oiseaux… Son alimentation en captivité comprend insectes et souriceaux mais il faut faire attention à ne pas trop la nourrir pour limiter l’obésité.
Protection :
Cette espèce ne bénéficié d’aucun statut de protection internationale.
Afin de préserver la vie sauvage, l'animal dont vous venez de faire l'acquisition ne doit pas être relâché dans le milieu naturel
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